Séjour autour du Carlit (du 15/7 au 21/2006)

 

(Affichage pleine page en résolution 1600/1200)

 

Le programme de cet été 2006 a constamment été modifié, et ce, jusqu'à la dernière minute. Il n'a ainsi pas apparu sur la grille du club. Il était depuis longtemps prévu de parcourir le GR20, mais les 3 semaines nécessaires ont refroidi les quelques personnes intéressées.

J'orientais alors les préparations soit vers le massif du Valier, que j'avais déjà parcouru avec mon ami Roger, au temps où il acceptait encore ma compagnie et mon sale caractère, soit vers les Encantas recommandés par tous les amoureux des Pyrénées.

Malheureusement, les aléas de la vie ne permettaient pas à mes compagnons des années précédentes de se libérer à cette période. Ma fille qui devait renouer avec la rando en montagne ne peut se libérer au dernier moment et mon fils qui devait également être des nôtres, trouve toujours cet inconvénient à la randonnée : il faut marcher !!!

Malgré tous ces désistements, mon désir de m'échapper une bonne semaine loin de tout environnement humain était tellement pressant que nous décidons de faire le tour du massif du Valier à deux par les sentiers de la HRP.

Ce n'est que la veille du départ, que je changeais encore la destination. Météo-France annonçait des risques d'orages violents en cette période de canicule. D'autre part, suite à de sérieux problèmes vertébraux, je n'avais pu faire la moindre préparation physique pour un tel périple. Les deux mois passés dans un corset en résine rendaient le choix du Valier déraisonnable.

 Je proposais alors à Isabelle un circuit en partie déjà réalisé avec Didier quelques années auparavant.

Nous partirons de Mérens, via le Carlit et la réserve d'Orlu. Si tout se passe bien, le circuit pourra se faire en 7 ou 8 jours. Au pire, nous pourrons rejoindre le train à Mont-Louis pour retourner à la gare de Mérens.

 

 

Faire ce circuit ne constitue en rien un exploit. C'est un parcours relativement facile pour tout randonneur acceptant de porter de quoi être autonome durant une semaine. Mis à part le sommet du Carlit, il est possible de ne rencontrer quasiment personne selon la période choisie. Le grand nombre de lacs et la faune rendent ce circuit particulièrement agréable.

 

C'est donc uniquement dans le but de vous conseiller fortement cette balade que je me permets de vous commenter notre modeste périple.

 

 

Lundi 17 juillet. Alt 1050 m

 

Nous voilà donc devant la gare de Mérens ce lundi matin, à 9 heures. Juste après 4 heures de route, nous sommes un peu fatigués. Mais, d'après mes prévisions, nous devrions bivouaquer assez tôt et pouvoir nous reposer le soir.

Il semble possible de laisser un véhicule sur le parking de la gare bien que des affiches annoncent une grande fête pour la fin de la semaine.

Dernier réglage des sacs : 16 Kg pour Isabelle, 30 pour moi (avec 3 litres d'eau). Sans prendre le temps de nous échauffer, nous prenons le départ.

Il suffit de suivre le balisage du GR10. Le village d'en haut, loin de la Nationale 20, est plus calme et plus agréable que le bourg. La vieille église romane  a subi quelques travaux depuis mon précédent passage.

Après le lavoir, nous sommes presque à 1200 m d'altitude.

Eglise romane St-Pierre du XI ème siècle à Mérens d'en Haut

Le Gr10 au départ de Mérens, ancien chemin de transhumance

Nous passons la dernière maison pour emprunter un sentier de transhumance. Les murets laissent imaginer l'activité ancestrale du village, où le moindre lopin de terre était utilisé en jardin, en champ ou en pré...

 

Nous passons bientôt devant les sources sulfureuses. L'odeur d'oeuf pourri est moins forte qu'auparavant, mais le site a été aménagé.

Le sentier monte raide dans la forêt. L'ombre est appréciable alors que la canicule sévit sur la France. Elle est moins perceptible en altitude.

Une petite cascade égaye la montée.

Nous mangerons un peu plus loin, les pieds dans l'eau, au niveau de la première Jasse.

Au niveau de la Jasse du Miey, je m'efforce de prendre de l'eau dans la source indiquée sur la carte IGN. Juste en bordure du ruisseau et non dégagée, elle est assez difficile à localiser. Je reconnais l'emplacement d'un bivouac lors de mon premier passage. Deux tentes sont déjà montées, un âne est attaché à proximité : sans doute le sherpa du groupe !

Il n'est pas encore 14 h, nous pouvons avancer encore un peu.

Les nuages se font de plus en plus menaçants. L'orage semble imminent. Je me souviens avoir repéré un emplacement près d'un petit étang un peu plus haut. Essayons de le rejoindre.

Une cascade sur le Nabre

l'Estagnàs

Une bonne heure est nécessaire pour atteindre ce replat. Le sentier est très raide, le long du petit torrent. Pas forcément agréable d'ailleurs, car une prise d'eau permet d'alimenter la retenue de Naguille sans doute ?

Nous arrivons à l'Estagnàs, à 2050 m d'altitude. Pas question de faire les difficiles : le tonnerre gronde. Un emplacement surplombe le lac de couleur verte: nous ne serons pas inondés !

Juste le temps de monter la tente. Des trombes d'eau s'abattent sur l'étang à quelques dizaines de mètres de nous, mais nous laissent le temps d'enfoncer les dernières sardines. Ces quelques minutes de répit sont les bienvenues.

L'orage est très violent. Il durera jusqu'à 20 h 30. Nous entendons des randonneurs s'abriter sous une bâche probablement avant de repartir. Le sommeil nous gagne et nous récupérons de la fatigue de la route. Après les dernières gouttes, je m'efforcerai de trouver de l'eau potable. Pas de source en vue. Un ingénieux système de branches me permettra de prendre l'eau du torrent sous les blocs de granit de l'éboulis d'en face.

Une bonne soupe, des pâtes cuisinées envoyées de Suisse par mon amie Ewina (elles sont toujours introuvables en France, merci Monsieur Knorr !) Un dessert et Dodo !!!

Mardi : 5 h 30

J'ai la surprise de constater que la tente est parfaitement sèche ce matin : tant mieux, cela nous permettra de la plier rapidement.

 Le ciel est bleu et la lumière magnifique ce matin. Quelques photos du lac que nous dominons bientôt et nous voilà en train de grimper plein Sud, à travers un éboulis vers la Porteille des Bésines à 2333 m.

L'Estagnàs au lever du jour

La Porteille des Bésines

Nous voilà en vue de la vallée des Bésines et du refuge du même nom.

Le ciel commence à se voiler. Il va nous rejouer le scénario de la veille.

Nous redescendons vers le chalet à 2100 m et prenons la direction du col de la Coume d'agnel.

 

Deux couples arrivent de la Portella de Lanos. Les femmes n'ont pas l'air d'avoir apprécié la descente !!!

Belle vue sur l'étang des Bésines.

 

Le lac des Bésines

Le ruisseau de Coumes d'Agnel

Le ruisseau de Coume d'Agnell est très agréable. Dans quelques replats, ses méandres font penser aux pozzines  du GR20 en Corse.

Quelques emplacements de bivouac ont l'air parfaits. mais il est trop tôt. Il nous faut essayer d'atteindre le lac de Lanoux avant l'orage.

Col d'Agnell à 2470 m.

Lors de mon précédent passage, nous avions quitter le GR10 à cet endroit pour plonger plein Est vers les Etangs d'en Beys dévalant un sentier chaotique au pied du Pic d'Etang Faury.

 

Cette fois, nous obliquerons au Sud, vers l'Etang de Lanoux.

Le Col de Coumes d'Agnel

Le Carlit derrière l'Etang de Lanoux

A première vue, le parcours semble très facile. Les nuages deviennent de plus en plus menaçants. Nous laisseront-ils le temps de choisir un bon bivouac ?

Facile, oui, mais plus long que prévu ! Nous parvenons tout de même à contourner la pointe Nord de l'étang de Lanoux, de passer devant la cabane de Rouzet, aujourd'hui interdite aux randonneurs, et de choisir un endroit agréable au pied du Puig Castell Isard.

Le sol est parfaitement plat, le ruisseau à 2 mètres, un point d'eau en amont... Que demander de mieux ?

 

Ce soir, l'orage ne sera pas violent. Nous n'aurons droit qu'à une seule petite averse, une fois la tente montée.

 

 

Bivouac dans la "Serra dels Forats de Lanôs

Massif de rhododendrons rescapés

 

Au cours du repas du soir, nous apercevrons quelques isards à proximité, mais ils ne me laisseront pas le temps de dégainer l'appareil.

 

La nuit sera parfaitement calme.

Mercredi

Cette fois-ci, la tente est très humide. Peu de vent cette nuit, nous étions dans un endroit abrité, donc la condensation a sévi.

 

Nous plions tout de même car le soleil ne sera pas sur nous de sitôt pour sécher le tissus.

Il nous faut naviguer à la boussole pour rejoindre le sentier qui va de la retenue au Carlit.

 

 

le ruisseau dels Forats

Meuhh !!!

Un peu plus d'une heure plus tard, nous déplions la tente pour la faire sécher au soleil. Un troupeau de vaches, curieuses comme toutes les vaches, s'approche de nous et nous entoure. Pas de train à voir passer, il faut se rabattre sur les randonneurs !

Nous arrivons rapidement à l'Estany dels Foratz, à partir duquel commence l'ascension Ouest du Carlit.

500 mètres à gravir dans un éboulis d'ardoise, parfois à pic !

 

C'est parti !

Le pierrier face Ouest du Carlit

A l'assaut de la face Ouest

Nous sommes bientôt rejoints par un groupe de 4 jeunes hommes, moins chargés et surtout plus en forme que nous.

On a connu pire, mais ce passage est assez rude !

 

Quelques gouttes de pluie nous font craindre que le temps ne se détériore plus rapidement que les autres jours.

 

Nous continuons à monter, profitant du paysage maintenant somptueux.

L'éboulis d'ardoises est assez instable

Vue imprenable à 360 degrés

Des étangs partout !

Nous arrivons au sommet du Carlit (2920 m) vers 10 h 30. La pluie a cessé.

Ce sommet est certes un des plus faciles des Pyrénées, mais la vue qui y est offerte est remarquable. Principalement à cause des dizaines de lacs qui s'étendent à nos pieds.

 

Dommage que le calme et la sérénité du lieu soient rompus par des groupes toujours trop bruyants.

D'autre part, un hélicoptère tourne sans arrêt autour du Tossal Colomer et cela devient pénible.

Le puig Castell Isard

Superbe !

Difficile de résister à l'envie de vous mettre ce trait d'humour de Yann Renauld (que j'ai repris sur le site du GR10).

En effet, si nous n'avons rencontré que 3 personnes lors de l'ascension ouest du Carlit, ce sont des dizaines de promeneurs que nous découvrons au sommet. Des navettes emmènent les gens au lac des Bouillouses d'où l'aller-retour au Carlit est possible en quelques heures.

 

Yann Renauld

Nous commençons la descente et, décidons de passer à droite du Tossal Colomer (ci-contre) de façon à s'éloigner du trafic pédestre !

La descente est un peu longue. Il faut plusieurs fois mettre les mains pour désescalader certains passages, et, trouver un créneau dans le flux montant.

Oui ! ... Je sais, mais, je ne m'en lasse pas .....

L'estany Liat par le sud du Tossal Colomer

Ouf !, nous voilà loin de la foule (j'exagère peut-être un peu !). Mais nous sommes toujours accompagnés par le vacarme de l'hélicoptère, à priori de l'armée.

Nous approchons l'Estany Llat.

Quelques chevaux paissent le long de notre chemin. En fait, il n'y a pas vraiment de sentier. Il ne faut garder un oeil sur la carte, un sur la boussole et un sur le terrain (Tiens, cela m'en fait trois !)

 

Je me souviens avoir campé en famille dans un coin merveilleux, sur une sorte de pozzine, tourbière asséchée dans laquelle, les ruisseaux forment des petits canaux herbeux profonds. Nous nous étions baignés dans l'eau claire ce qui avait ravi les enfants.

 

Mais impossible de retrouver cet endroit aujourd'hui.

 

Pressés par la pluie de plus en plus menaçante, nous dresserons la tente au bord de l'eau, à la confluence de 2 ruisseaux, en contrebas du déversoir de l'Estany.

 

Bonjour !

L'estany Liat

Arrivée à 2175 m d'altitude.

Aujourd'hui, dénivelées cumulées : + 1673 m et -1802 m relevées sur mon fidèle altimètre Eschenbach.

Nous avons fait beaucoup mieux par le passé, mais cette année nous avons choisi le farniente !!!

 

Par contre, sitôt la tente montée, nous aurons droit à un orage très violent, avec grêle et fortes bourrasques de vent.

Il me sera impossible de trouver une source : l'eau du ruisseau et des micropures feront l'affaire.

La nuit sera plus calme.

 

Jeudi.

Cette fois, la tente est sèche. Après un copieux petit déjeuner, nous partons.

Nous longeons plusieurs étangs, aussi paisibles les uns que les autres.

 

L'Estany Nègre

De beaux bivouacs à conseiller !

Nous coupons dans la forêt pour rejoindre le lac des Bouillouses, sans avoir à croiser la foule.

 

Il nous faut accepter quelques promeneurs sur la rive Ouest du lac, mais bien vite, loin du parking, nous sommes de nouveaux seuls.

Le lac des Bouillouses

Le même, vu du Nord

Le passage que nous choisissons est très peu fréquenté, et seul son départ est  indiqué sur la carte.

 

Nous laissons l'embranchement du GR10 pour monter plein Nord, dans l'axe du lac, vers le puig Péric.

La vue sur le lac est remarquable.

Et d'un peu plus haut !

Le Rec de la Llosa

Plus besoin de boussole, il nous suffit de suivre le ruisseau, d'un étang à l'autre pour grimper vers la Portelle Gran.

Nous doublons un couple qui veut faire l'ascension du Puig Peric. Je trouve que l'heure est un peu avancée pour une telle ambition, d'autant plus que les nuages se forment de nouveau.

Un des étangs de la Llosa

Très familiers, les chevaux !

Nous déjeunerons près de l'Estany Baix, vite entourés par d'imposants chevaux très affectueux.

 

Les Gentianes des Pyrénées

.................. (A compléter !)

Les emplacements de bivouac sont nombreux, mais j'aimerais me rapprocher du col.

L'Estany Baix

3 jours à supporter cet hélicoptère !

L'hélicoptère de l'armée tourne encore près de nous. Je commence à rager. Mais comment cet engin peut-il se permettre de troubler la quiétude de ce paradis ?

Les manoeuvres sont nécessaires ? certes ! mais au tarif de l'heure d'hélico, c'est surtout un immense gaspillage. A quoi cela va t'il servir, l'armée ayant de toute façon l'habitude de se ridiculiser, tant par son efficacité, que par son matériel (avions, hélicoptères, porte-avions !!! ou sous-marins) Pendant ce temps, les autres ministères voient leur budget en baisse. Dans l'Education Nationale, nous sommes contraint à réduire le recrutement dans des filières techniques hautement porteuses d'emploi, uniquement pour éviter le dédoublement des classes au cours des enseignements pratiques et diminuer les heures prof : Bravo la politique de l'emploi.... Je rage de plus en plus... et pendant ce temps, l'armée gaspille du carburant et des heures d'hélicoptère...

Nous ne sommes plus très loin du col, un peu en dessous de l'Estany Blau. Je repère un emplacement idéal pour le bivouac. Toujours au bord d'un ruisseau, sur un espace herbeux, et avec un panorama sublime.

 

Il est 16 h 00. Nous sommes à 2460 m. Aujourd'hui, nous avons monté 1667 m (en cumulé) et descendu 1357 m.

Dans la Coma de la Llosa à 2520 m

Un mouflon sur l'Estany Blau

Les quelques gouttes qui nous inquiétaient ne durent pas. Nous en profitons pour grimper jusqu'à L'Etang Blau, quelques dizaines de mètres plus haut.

 

Des bêlements attirent notre attention, mais ce que nous apercevons entre les deux étangs est bien plus gros et plus foncé qu'un mouton.

 

Je m'approche, croyant voir à l'oeil nu un mouflon, me cache derrière un monticule et  rampe vers un promontoire.

 

Je mitraille ce pauvre animal..

On me soutiendra plus tard qu'il s'agit d'un bouquetin avant qu'un gardien du refuge d'en Beys me précise, avril 2008, un peu moqueur, que le dernier bouquetin des Pyrénées est mort en 2000 du côté d'Ordessa. sur les photos. Nous voilà donc renseignés pour la prochaine rencontre.

Une petite coquetterie !

Vue depuis la Portella Gran

Toujours cette vue sur les étangs !

Il nous faut faire la lessive et la toilette quotidienne dans le torrent avant de préparer le repas du soir.

 

Finalement, le soleil nous accompagnera toute la soirée.

L'orage menace comme tous les soirs

Charmante compagnie !

C'est en préparant le repas que nous entendons des bêlements. Puis, nous apercevons des hordes d'isards gambadant autour de nous.

 

Je mitraille toute la soirée, tant le spectacle est fascinant.

Couché sur une rocher pour filmer les jeunes en train de jouer, j'entends souffler à quelques pas de moi sur ma droite.

Je me tourne doucement et aperçois ces deux là que je n'avais pas vu et qui ne m'avaient pas vu. Souffler ainsi doit être un moyen d'avertir les autres.

Vous ici ?

"Vous bivouaquez dans notre assiette ! "

Les jeunes isards bêlent comme des agneaux.

 

Nous sommes à l'endroit où chaque soir, ils viennent paître tranquillement.

 

Nous prenons notre repas sans les déranger.

Vendredi.

 

Ciel bleu comme tous les matins. Nous remontons vers la Portella Gran. Un père accompagné de ses deux enfants ont campé à l'endroit où j'ai photographié ce que je croyais être un mouflon. Hier soir, ils étaient entourés d'une trentaine de jeunes bouquetins

Il nous indique le passage au col, permettant d'éviter les barres rocheuses.

 

Effectivement, le seul endroit praticable pour rejoindre l'autre vallée  n'est pas évident à trouver.

 

Le col est à 2603 m d'altitude.

Sitôt franchi, c'est un grand moment : Nous voilà enfin à l'abri du vacarme de l'hélicoptère !

Au petit matin

La Vire de Mortès

Il nous faut descendre la vallée assez escarpée jusqu'à 1950 m, au niveau de la prise d'eau avant de trouver un vieux sentier qui devrait nous conduire aux étangs d'en Beys.

 

Il semble fort peu emprunté, mais devrait permettre d'éviter la descente dans la vallée de l'Oriège à 1400 m pour remonter sur en Beys à 1950 m.

 

Il s'agit d'une vire avec des endroits asses délicats à franchir.

500 m plus bas, la vallée de l'Oriège venant d'Orlu.

En bas l'Oriège

Vers en Beys

L'endroit est magnifique, mais il faut s'arrêter pour contempler le paysage en toute sécurité.

Nous arrivons à la retenue d'en Beys et au refuge du même nom.

 

Il faut dire que chaque entrée de la réserve met en garde le randonneur de respecter l'environnement et énumère toutes les consignes. En voyant cet endroit, cela laisse perplexe !

Je suppose que l'immense extension en cours permettra d'héberger   des dizaines de touristes venus par hélicoptère via quelques tours-opérateurs.... ?

Nous passons sans nous arrêter.

*** Je recevrai, en avril 2008, un mail d'un gardien du refuge, pas très heureux d'avoir lu cette remarque. Soucieux du droit de libre expression, son courrier est publié à la fin.

Respectons l'environnement !

L'Etang d'en Beys

Plus loin, l'étang redevient agréable

En face, la vallée chaotique venant du col de la Coma d'Agnell.

 

Nous virerons à droite, plein Nord, vers.....

Le même

Mignon tout plein !

Vers la Couillade d'en Beys !

 

Un petit casse-croûte au bord de l'eau et nous repartons.

400 m à gravir en pleine chaleur sur un sentier des plus raides !

C'est mignon, mais ça monte !

Nous sommes surveillés

Heureusement, la présence de marmottes réconforte les grimpeurs !

Nous voilà sur cette "couillade". La plaque de fer forgée aux forges d'Orlu, nous rappelle les consignes à respecter dans cette zone.

Aux portes d'Orlu

Les Etangs de Peyrisses

Nous dominons les étangs des Peyrisses, 100 m plus bas. Il semble assez facile de trouver une aire de bivouac.

Remplissons nous la tête de ces belles images avant de rejoindre les étangs.

Admirons avant la descente

Coin agréable (si on aime les moustiques !)

Comme pressenti, nous trouvons facilement un tapi herbeux et ce, près d'une source.

 

Par contre, nous ne serons pas à l'abri des moustiques ! Les fumigènes emmenés par précaution, serviront ce soir !

Une seule ampoule cette année ! Nous avons fait beaucoup mieux par le passé !!!

 

Il est 16 h 15, nous sommes à 2236 m d'altitude.

Les cumulées de la journée sont de + 1421 m et de -1654 m

 

Il n'y aura pas d'orage ce soir : seulement des moustiques !

 

Quelques dommages collatéraux !

Autour du bivouac

Un p'tit paradis

Des myriades de myrtilles

Samedi.

Nous partons de bonne heure, et nos charmantes bestioles sont déjà réveillées.

Nous rejoignons l'extrémité de l'étang de Naguille à 1900 m.

 

Comme tous les barrages, le manque d'eau sévit, et la ligne rocheuse en surplomb rompt le charme du paysage.

 

Par contre, le flan Sud-Est de cette retenue est un immense et splendide  jardin floral naturel.

Ces massifs de fleurs sauvages sont de toute beauté. De quoi renvoyer devant leurs fourneaux toutes ces mamies en manque d'activité qui parcourent les villages pour remettre les "prix des maisons fleuries". Des prix pour ceux qui auront su parfaitement aligné des plans achetés fort chers, de couleur et d'allure parfaitement calibrées, devant des maisons sans style, isolées de la rue par des barrières et des portails en PVC blanc !

 

Il faut bien s'occuper !

1er prix au concours des barrages fleuris

Humm !

De chez Cloose ?
ou de chez Vilmograin ?

bzzz...!

Vive le hors sentier !

Trêve de plaisanterie, nous allons quitter le barrage par un passage hors des sentiers battus.

Nous remonterons le cours du torrent de l'étang tort.

Nous étions passés ici avec Didier en 2001, dans un brouillard britannique. Il avait alors admiré ma maîtrise de l'altimètre et de la boussole pour trouver le bon chemin.

Cette fois ci, la vue est parfaitement dégagée, ce qui ne m'empêche pas d'hésiter à plusieurs reprises pour finalement choisir un passage bien plus difficile. On ne peut pas toujours être bon ! (ni modeste !!!)

Nous grimpons dans un éboulis de grosses pierres instables jusqu'à l'étang Déroun avant de suivre le cours de ce qui n'est maintenant qu'un ruisseau.

Nous avions bivouaqué ici avec Didier, dans la brume.

Il est un peu tôt pour dresser la tente. nous continuons donc.

Quelle tranquillité !

L'étang Tort

A suivre ......
 

En face, le parcours du premier jour.

Quelques vautours guettent le randonneur !

 
 

Il ne fait pas bon s'éterniser ici !

Formation de nuages.

L'orage arrive, nous accélérons le pas.
 

Le lac d'Aygue Longue

Ouf ! un semblant de sentier pour couper vers Mérens

 

 

Arrivés tard le soir, mais un jour plus tôt que prévu, nous allons essayer de coucher à Mérens. Le gîte d'étape sur le GR10 nous semble tout indiqué. Je me souviens y avoir pris un excellent repas, il y a quelques années, préparé par une patronne charmante.

Malheureusement les temps changent. Priorité n'est plus aux randonneurs ! Accessible en voiture, le gîte est devenu un hébergement pour tous. A notre arrivée, il n'y a plus de place !

Le nouveau gérant nous envoi vers le camping (au bord de la Nationale 20) ou vers une chambre d'hôtes. Vu l'heure tardive, nous tentons cette solution. Le choix est judicieux, car nous tombons sur des gens fort sympathiques qui proposent ces chambres dans une immense maison, en face l'église romane. Magnifiquement restaurée à l'intérieur, cette maison offre, en plus des chambres au parquet traditionnel, une cuisine où chacun peut préparer son repas à sa guise.

Nous y rencontrons des marcheurs parcourant le chemin des Bonhommes (chemin d'exil des derniers Cathares), de compagnie agréable, à qui l'on a refusé une place au gîte d'étape en leur disant qu'ils n'avaient qu'à avoir une tente !!! No comment !

Nous resterons deux nuits dans cet lieu agréable, profitant de la journée pour jouer les "touristes" en Andorre.

Coordonnées de cette chambre d'hôtes que je recommande vivement à tous les randonneurs : Les Chambres d'hôtes du Nabre (Mme Jackie VIDAL à Merens) site : http://gitemerens.free.fr

 

DROIT DE REPONSE

**** Courrier d'un gardien du refuge d'en Beys à propos de ma remarque sur les travaux entrepris.

Bonjour,

Je suis tombé par hasard sur votre compte rendu de 7 jours autour du Carlit. J'ai trouvé que c'était pas mal, on ressent bien le plaisir de la rando et sa beauté. J'ai malheureusement déchanté quand je suis arrivé au passage au refuge d'en Beys.
Effectivement comment peut-on objectivement parler du non respect de l'environnement et spéculer sur l'avenir touristique du bâtiment en parlant d'hélicoptère amenant des touristes comme ça. Sans même s'arrêter pour en parler avec les gardiens. Ces propos de puriste de la montagne m'ont choqué. On peut très bien gérer un refuge de cette taille (70 places) et avoir une attitude très écologique parfois plus que certains petits refuges qui correspondraient peut-être à votre vision de la montagne. D'autres refuges aussi grand vous choquent-t-ils ou était-ce à cause des travaux ? Car sachez que tous les refuges et cabanes ont fait l'objet de travaux un jour. Ça n'a rien de choquant.
Sachez qu'à l'époque des travaux hydroélectriques d'en Beys qui n'est plus un lac tout à fait naturel, il y avait 80 ouvriers et 3 à 4 fois plus de baraquement en surface.
Je vais maintenant vous donner quelques infos techniques.

Il y a maintenant un système de traitement des eaux usées qui jusqu'en 2006 étaient déversées dans le lac pour les éviers et dans le ruisseau asséché à 150 m pour les WC. Plus de panneaux solaires pour moins d'utilisation du groupe en cas de mauvais temps. Sachez qu'à l'avenir le groupe tournera peut-être avec un système Pentone (molècules d'eau craquées pour récupérer l'hydrogène et diminuer la consommation de diesel et le rejet de CO2 (quasi nul avec ce système)) ou un moteur magnétique donc 100% écolo pour produire l'énergie électrique. Pour finir je tiens à préciser que nous avons une gestion drastique des poubelles : Tri (composte, verre, métal, plastique) compression, seul et je dis bien seul le papier est incinéré. Division par trois de la descente de poubelles par hélicoptère depuis cette gestion. Aussi, tout au long des travaux mon collègue et moi avons veillé férocement à la bonne tenue écologique du chantier. Si on n'avait laissé faire, ils auraient tout brûlé pour éviter d'avoir des déchets à redescendre.
Vous allez me dire que sans refuge pas de problèmes de déchets. Effectivement, mais un problème de sécurité. Si par exemple vous aviez eu un souci sur la passade de Morties qu'auriez vous fait. Nous sommes, refuge, les premiers postes de secours en montagne et vous le savez. Alors, il y avait déjà des baraques restant du chantier hydroélectrique, un refuge non gardé CAF à suivi. Désormais communal le refuge était menacé s'il n'était pas remis aux normes. Hors, c'est entre 6 et 10 secours par an, c'est d'innombrables randonneurs se servant du refuge comme abri sous l'orage. C'est un point d'info en altitude et un point météo pour étayer les données montagne de météo france et ainsi assurer une meilleure prévision pour vous randonneurs.
Montez donc nous voir, on vous fera visiter et on parlera d'environnement en toute sympathie.

Pour le refuge d'En Beys
Julien
 

C'est promis, nous viendrons !

 

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